Expertise

Fin de la 2G en 2026 : une nouvelle ère pour les collectivités

Entretien avec Taïsei Miura, président de BH Technologies

La fin de la 2G est annoncée en 2026 en France métropolitaine, suivie en 2028 par la 3G. Une page se tourne dans l’histoire des télécommunications. En libérant ces fréquences, les opérateurs accélèrent la montée en puissance des technologies 4G, 5G et IoT, plus sobres en énergie, plus rapides et plus performantes. Mais derrière cette évolution technique se cachent des enjeux très concrets pour les collectivités : maintien des services connectés, adaptation des équipements et continuité du pilotage à distance, notamment dans l’éclairage public et la gestion des déchets.

fin de la 2G
Taisei Miura BH Technologies

Taïsei Miura, président de BH Technologies, décrypte pour nous les conséquences de cette transition et les solutions qui s’offrent aux acteurs publics pour aborder sereinement l’après-2G.

En quoi les collectivités sont-elles concernées par la fin de la 2G ?

T.M. : Depuis plus de vingt ans, une partie du parc d’éclairage et des systèmes de collecte repose sur la 2G pour communiquer. Or, une fois ce réseau éteint, les équipements 2G perdront leur capacité à transmettre les données. Résultats : plus de télégestion, plus de suivi en temps réel, plus de détection automatique des pannes ou des débordements. En clair, cela signifie de revenir au pilotage manuel pour certains services mais aussi la perte des fonctions intelligentes (programmations horaires, suivi de consommation, tournées optimisées, etc.) voire un remplacement complet des modems ou des contrôleurs.

Comment les collectivités peuvent-elles réussir cette transition ?

T.M. : Il y a deux approches complémentaires. D’abord, mettre à jour les équipements existants : par exemple, remplacer les modules 2G par des versions compatibles 4G LTE-M, NB-IoT ou Lorawan, quand c’est techniquement possible. Ensuite, pour les parcs plus anciens, migrer vers des solutions conçues nativement pour ces nouveaux réseaux IoT. Ces technologies sont plus pérennes, consomment peu d’énergie et garantissent une continuité de service à long terme.

Comment BH Technologies accompagne-t-elle les collectivités cette mutation ?

T.M. : BH Technologies est née dans la lumière, si je puis dire. Depuis bientôt trente ans, nous développons des solutions de pilotage intelligent de l’éclairage public, capables de s’adapter à toutes les générations de réseaux. Notre mission ? Rendre les villes plus sobres, sans sacrifier la performance. Aujourd’hui, nos produits connectés, comme notre gamme de Radiolite, notre BH Gate ou nos BH Nodes, fonctionnent déjà sur les réseaux LTE-M, 3G ou Lorawan. Ils permettent aux communes de superviser leur éclairage public, de détecter les pannes, d’ajuster les horaires ou la puissance, sans craindre l’extinction de la 2G. Nous voyons la fin du GSM comme une opportunité de modernisation du parc existant.

Nous voyons la fin de la 2G comme une opportunité de modernisation du parc existant.

Votre groupe est également présent sur le marché de la gestion des déchets. Comment BH Environnement s’inscrit-il dans cette transition ?

T.M. : Avec BH Environnement, nous portons la gestion des déchets dans l’ère de l’intelligence connectée. Nos capteurs et sondes, déjà intégrés aux réseaux longue portée les plus fiables (Lorawan, LTE‑M, NB‑IoT et Sigfox) permettent aux collectivités de savoir en temps réel quel conteneur se remplit, qui y accède et quand planifier les collectes. Résultat : des tournées optimisées, des trajets inutiles supprimés et les débordements limités. Ici, pas de dépendance à la 2G : les données circulent en continu, donnant aux collectivités le contrôle total et la performance qu’elles attendent.

En quoi la transition vers des réseaux plus modernes représente-t-elle une opportunité pour les collectivités ?

T.M. : En premier lieu, une continuité de service assurée malgré la disparition des anciens réseaux. Mais surtout, et c’est ce qui nous anime au quotidien : une réduction des consommations énergétiques (jusqu’à 80 % pour l’éclairage public), une optimisation des tournées de collecte et donc des économies opérationnelles et une meilleure maîtrise des données pour piloter les politiques publiques. C’est aussi un atout en communication : montrer que la collectivité agit, anticipe et s’équipe pour un futur plus responsable et durable.

En somme, la fin de la 2G, c’est la fin d’une époque ?

T.M. : Oui, mais je vois surtout le début d’une autre. La 2G a été le socle de la connectivité mobile. Sa disparition signe la maturité d’un écosystème plus intelligent et plus sobre. Les collectivités qui ont anticipé cette évolution ont clairement une longueur d’avance dans la gestion de leurs infrastructures.

Et pour les collectivités qui n’ont pas encore pris la mesure de l’arrêt de la 2G, quelle réponse pouvez-vous leur apporter ?

T.M. : Eh bien, que nos équipes se tiennent à leur disposition pour les accompagner ! Qu’elles n’hésitent pas à nous contacter.